Les Vers de Terre?

Le ver de terre, vous en entendez parler souvent, vous savez maintenant qu’il est important et nous sommes persuadés à l’association qu’il s’aborde de plusieurs manières, autant du point de vue agricole que du point de vue du jardinier. Ainsi, cet article fait partie d’une série à paraître sur les vers de terre.

Pourquoi s’y intéresser ?

Avec plus de 3000 espèces dans le monde, dont une centaine en France, les vers de terre représentent environ 70% de la biomasse animale terrestre dans les zones tempérées, ce qui correspond à la plus importante abondance d’individus de tous les écosystèmes. En moyenne, 7 à 12 espèces cohabitent sur un même lieu.

Les vers de terre sont des animaux primitifs. Leur origine remonte à l’ère primaire (395 millions d’années). Certains vers de terre américains peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres. Les vers de terre sont souvent appelés « ingénieurs du sol » en référence aux nombreuses fonctions du sol qu’ils influencent, aussi bien vis-à-vis de l’état physique, chimique que biologique.

Ils agissent par deux moyens : une activité fouisseuse qui crée des galeries et logettes d’estivation dans le sol et la production de déjections en surface (turricules) ou dans le sol. Ils sont donc acteurs de la qualité des sols. Ils sont par ailleurs très sensibles aux modifications de leur environnement ce qui permet de les utiliser comme bio-indicateurs de l’état et l’usage des sols, c’est-à-dire que le suivi de leur population permet de caractériser l’état de l’écosystème sol et de mettre en évidence l’impact des conditions pédoclimatiques et/ou des activités humaines sur la vie du sol.

Petit aperçu de la faune du sol et de ses fonctions

faunedusol

les catégories écologiques ou groupes fonctionnels

Une centaine d’espèces est présente en France. Elles sont réparties en 3 groupes, appelés catégories écologiques (Bouché, 1972). Ces catégories se distinguent par des morphologies, des cycles de vie et des comportements différents. Chacune d’elles remplit des fonctions particulières vis-à-vis du sol. La classification des vers en catégories écologiques permet de faire un rapide diagnostic de l’état biologique des sols. La reconnaissance à l’espèce donne des informations plus détaillées mais est réservée aux experts car plus compliquée.

     Les Épigés

Espèce de petite taille (1 à 5 cm), de couleur rouge sombre. Ils vivent dans l’horizon superficiel organique du sol ou dans les amas organiques (fumier, compost, litières de feuilles, écorces, bouses…) et sont donc peu présents en grandes cultures. Ils ne creusent peu ou pas de galeries mais contribuent au recyclage des résidus de cultures en fractionnant ces matières organiques. Ils ont un intérêt agronomique croissant dans les systèmes en semis direct.

     Endogés

Espèce de taille moyenne à grande (1 à 20 cm) et faiblement pigmentée (rose, vert ou gris clair). Ils vivent dans le sol et ne remontent presque jamais à la surface (d’où leur faible pigmentation). Ils creusent des galeries temporaires horizontales à sub-horizontales très ramifiées en se nourrissant de sol minéral plus ou moins riche en matières organiques. Ils contribuent à la création d’une structure grumeleuse qui joue un rôle sur la rétention et l’infiltration de l’eau dans le sol. Ils ont un intérêt agronomique important.

     Anéciques

Ce sont les plus grosses espèces (10 à 110 cm). Leur couleur, plus intense du côté de la tête, varie du rouge-brun au gris-noir. Ces espèces combinent les stratégies des deux autres catégories en vivant dans l’ensemble du profil de sol, de la surface aux horizons plus profonds en creusant des galeries permanentes ou semi-permanentes, verticales à sub-verticales. Ouvertes en surface, elles aèrent le sol et contribuent à l’infiltration de la pluie.

Les Anéciques se nourrissent de matières organiques qu’ils viennent chercher en surface et enfouissent dans leurs galeries. Ils ingèrent et mixent la matière organique et la matière minérale. Ils déposent leurs déjections en surface (turricules), créant une rugosité de surface qui contribue à limiter l’érosion. Ils ont un intérêt agronomique majeur.

Deux sous-groupes se distinguent :

  • les Anéciques tête rouge qui ont un comportement proche des Epigés à l’automne et leur réseau de galeries est très peu ramifié ;
  • les Anéciques tête noire qui ont un comportement strictement anécique, créent un réseau de galeries très ramifié.

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