Après le succès de la 1ère édition organisée le 30 mars 2016 à la salle des fêtes d’Onet-le-Château (12) qui avait réuni plus de 650 personnes, puis de la soirée du 26 octobre 2017 à l’Amphithéâtre de Rodez (12) avec plus de 800 participants, l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant a décidé de réitérer l’opération à Magnac-Laval (87).
Une soirée conférence, pour quoi ?
L’objectif de cet événement est de proposer aux agriculteurs et consommateurs de la Haute-Vienne de se rencontrer et d’échanger lors d’une soirée, autour des thématiques fortes que sont les pratiques agricoles, l’alimentation et la santé. Eveiller les consciences, ouvrir le débat, vulgariser les dernières informations scientifiques et technologiques, autant d’objectifs qui nourrissent l’organisation d’un tel événement.
Quels seront les intervenants ?
La soirée débutera par une conférence de Paul FRANCOIS, agriculteur charentais auteur du livre « Un paysan contre Monsanto » et président de l’Association « Phyto-victimes ».
Paul FRANCOIS était à la tête d’une grosse exploitation céréalière et pratiquait une agriculture intensive. En 2004, alors qu’il traite un de ses champs de maïs, il inhale du Lasso, un puissant herbicide commercialisé par la firme Monsanto. Suivent onze jours d’amnésie, de migraines, de comas à répétitions, cinq mois d’hospitalisation et neuf mois d’arrêt de travail.
Son premier combat a été la reconnaissance de ses maux comme maladie professionnelle auprès de la Mutualité Sociale Agricole (MSA), puis la longue bataille judiciaire qu’il a engagé contre Monsanto, qui a été condamné en 2012 et jugé responsable de son intoxication. De cette expérience éprouvante, il en tire un livre « Un paysan contre Monsanto » et créée également dès 2011 une Association « Phyto-Victimes » qui aide les agriculteurs atteints de maladies liées à l’utilisation de pesticides.
Aujourd’hui, Paul François, qui se définissait pourtant à l’époque comme « un pur produit du tout chimique », a revu ses pratiques. Il a basculé son exploitation en agriculture biologique. « Il m’a fallu ce que j’ai vécu pour comprendre que tous ceux qui nous disaient « on ne peut pas faire autrement » étaient ceux qui en profitaient ».
Lors de cette conférence, Paul FRANCOIS, à travers son parcours, montrera qu’il est possible de pratiquer une agriculture rentable mais durable, respectueuse de la santé des agriculteurs comme des consommateurs, et qui préserve notre environnement. Comme il le dit si bien : « Il faut changer notre agriculture dans sa globalité. Il faut retrouver le bon sens paysan. Ce n’est pas rétrograde. Au contraire, c’est l’avenir. »
Une table ronde suivra ensuite l’intervention de Paul FRANCOIS.
Il sera rejoint par quatre intervenants afin d’échanger avec la salle sur les liens entre pratiques agricoles, alimentation et santé :
Marcel MEZY, paysan-chercheur, inventeur des Technologies Marcel Mézy, solutions de fertilisation naturelle par des écosystèmes microbiens issus de plantes sélectionnées et compostées. Depuis plus de trente ans, cet autodidacte passionné se bat pour faire savoir qu’il est possible de produire autant sans engrais chimiques ni pesticides, en respectant la santé et notre environnement.Mathieu CAUSSE, éleveur de vaches Aubrac en agriculture biologique, président de l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant. Malgré son passage du conventionnel au bio, il a réussi à augmenter ses rendements, preuve qu’il est possible d’allier productivité raisonnée et qualité des productions.
Pauline Blanquet, ingénieur Recherche et Développement, docteur en Microbiologie. Anciennement à l’INRA de Toulouse où elle travaillait sur les interactions plantes-bactéries du sol, elle a rejoint le laboratoire Mézagri où elle s’intéresse aux liens entre vie biologique d’un sol et développement et qualités des végétaux, notamment sur l’impact entre pratiques de fertilisation et qualités nutritionnelles des aliments.
Maxime MIGNONAC, éleveur de brebis laitières en agriculture biologique, membre de l’Association Biocohérence et sociétaire Biocoop. Il est atteint d’une maladie de Parkinson en cours de reconnaissance comme maladie professionnelle.