La conférence organisée autour de Marcel Mézy dont les découvertes en matière de fertilisation ont souvent été qualifiées de 3ème révolution agricole, s’est jouée à guichets fermés, samedi soir à la salle de la Gare d’Espalion.

Plus de 150 personnes s’étaient données rendez-vous samedi soir à la salle de la Gare à Espalion pour une vidéo-conférence sur « l’importance des microorganismes dans l’agriculture ». Pour présenter ces nouvelles démarches qui émergent pour aller vers une agriculture plus durable et plus respectueuse du vivant, il ne pouvait y avoir meilleur intervenant que Marcel Mézy, créateur des Technologies qui portent son nom et sont commercialisées par la Sobac dont le siège est à Lioujas.

Au nom de l’association Culture & Patrimoine, Annie Martin remerciait en ouverture de la soirée Marcel Mézy ainsi que Chloé Pizzuto, ingénieure en biologie au sein du laboratoire créé il y a trois ans par le paysan-inventeur aveyronnais, Mathieu Causse, éleveur Bio de Bozouls, fidèle depuis toujours avec son frère Paul, aux Technologies Marcel Mézy et président de l’association Pour la Santé de la Terre et du Vivant ainsi que Mathilde Scheuer, pharmacien de formation, chef de projets à la Sobac et  animatrice de l’association.

Un acteur de la lutte contre le réchauffement climatique.

Devant cet auditoire particulièrement attentif, Marcel Mézy, 77 ans, a retracé les grandes lignes de son parcours et notamment cette jeunesse à la ferme familiale, là où tout a commencé, quand en gardant les vaches, il a remarqué « ces endroits à l’ombre où, sous certains arbres, la terre se présentait comme un véritable matelas, avec de l’humus qui se créait plus rapidement qu’ailleurs ». Autodidacte de génie, Marcel Mézy aime à reparler de ce moment où, à force de multiplier les expériences autour de différents composts, il dut se résoudre, faute de place sous un hangar, à les entasser.  Quelques jours plus tard, il ne manqua pas de noter les évolutions provoquées par ce mélange imprévu avec l’apparition de nouveaux champignons et de nouvelles bactéries. Il venait de créer ce qui allait devenir le Bactériosol et en 1982, un premier paysan aveyronnais testait ce nouveau fertilisant.

Malgré les critiques des responsables de l’agriculture conventionnelle, des institutions et des lobbies de l’industrie chimique, plus rien n’allait arrêter Marcel Mézy jusqu’à cette symbolique consécration que représenta l’invitation à la Cop 21 puis aux suivantes pour la capacité de son procédé à fixer le carbone et à créer des acides humiques.

Avec un procédé qui est sans cesse en évolution, Marcel Mézy est convaincu de détenir une des réponses pour lutter contre le réchauffement climatique mais aussi pour aider les pays émergents à s’en sortir de façon autonome puisque le procédé a une action reconnue aujourd’hui sur les sols salés qui représentent 30% des sols sur la planète.

Un labo et une association pour aller encore plus loin.

Bientôt trois ans que Chloé Pizzutto , ingénieure en biologie, a rejoint le laboratoire créé par Marcel Mézy, son grand-père, au sein de la société Mézagri dont le siège est à Grioudas sur la territoire de la commune de Bozouls. Sa mission : Faire le lien entre la qualité des sols et la qualité des produits qui y poussent et voir les conséquences sur la santé humaine. Comme aime à le répéter Chloé, « le pouvoir de la vie invisible est impressionnant ». Avec ses autres collègues ingénieurs, elle mesure entre autres les acides humiques « véritable garde-manger des végétaux » et les résidus de pesticides. Depuis trois ans, l’équipe du labo de Marcel Mézy n’arrête de faire de nouvelles découvertes : « Nous nous sommes rendus compte que certains micro-organismes sélectionnés par Marcel, dégradaient les molécules de pesticides notamment de glyphosate ». Meilleure santé des plantes produites, moins de pression de maladies dans les champs, le spectre d’investigation du laboratoire est très vaste et Marcel Mézy en attend encore bien des surprises.

Il revint ensuite à Mathilde Scheuer d’évoquer les modes de fertilisation et leurs conséquences : « Plus le sol est vivant, plus le mode de fertilisation est respectueux de l’environnement, plus l’aspect positif sur la santé sera accentué ».

Des analyses récentes ont été ensuite présentées à l’auditoire avec des chiffres qui parlent d’eux mêmes. Avec des terres ensemencées avec les technologies Marcel Mézy, on trouve jusqu’à 50% de pesticides en moins sur des choux ou des pruneaux avec des valeurs nutritionnelles bien supérieures. Même chose sur de la viande avec une hausse sensible des Oméga 3.

Préserver la santé de l’agriculteur et du consommateur, tout un programme qui colle bien aux Technologies Marcel Mézy.

Dernier intervenant de la soirée, Mathieu Causse, dont le père était un ami de Marcel Mézy, et qui a assisté à la naissance de ces produits et aux recherches qui ont été menées. Au début des années 90, après un premier essai sur 10 hectares se furent très vite les 75 hectares de leur montagne d’Alpuech qui passèrent en Bactériosol. En ensemençant ensuite les fumiers et lisiers, Paul et Mathieu Causse sont vite passés à 100% dans les Technologies Marcel Mézy : « Meilleure appétence sur les pâtures, moins de frais vétérinaires, des animaux en meilleure santé et une meilleure fécondité, nous nous sommes remis en question pour finalement passer en Bio à la fin des années 90. Nous avons augmenté notre production et prouvé que ce que nous produisions était meilleur pour la santé».

Président de l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant crée avec d’autres agriculteurs travaillant dans le même esprit, il y a quatre ans, Mathieu Causse veut continuer à se battre : « Si la fertilisation des sols avec des microorganismes se généralisait, la barre des 0,4% de stockage de carbone en plus voulue par la COP 21 serait atteinte et on réglerait le problème du réchauffement climatique. Nous œuvrons pour la reconnaissance de ces pratiques. ».

Après avoir rappelé que l’association Pour la Santé de la Terre et du Vivant comptait aujourd’hui plus de 700 adhérents, Mathieu Causse passait la parole au public.

Militant écologiste, agriculteurs, simples jardiniers du dimanche, technicien formé en agroforesterie, représentant de l’association Réseau-Environnement-Santé, vigneron, le débat fut passionné et riche et se poursuivit autour du verre de l’amitié.

Une soirée pleinement réussie, démonstration de l’intérêt du monde agricole et des consommateurs à ces problématiques.

Derniers articles

Dernier tweet

Une réaction ?

Vous souhaitez réagir à ce contenu ? Exercer un droit de réponse, ou nous faire part de votre commentaire ?

Contactez-nous

En lien avec cet article