Michelle Briallon a toujours eu la fibre environnementale. En fait, une nouvelle vie a commencé pour elle et son mari Robert il y a quatre ans, quand cerisiers, pommiers, poiriers et framboisiers de leur ferme familiale ont fait la connaissance des technologies Marcel Mézy. Et aujourd’hui, elle est une éminente ambassadrice de l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant.
Dans la salle du conseil communautaire de Mornant, petite ville du Rhône, en cette fin du mois d’avril, Michelle Briallon a l’œil partout. Deux ans déjà qu’elle s’est investie dans le développement de l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant et ce soir-là, elle organise dans sa région sa première grande réunion publique sur le thème de « la faune et la flore au service de l’agriculture et de la santé ». Plus de cent personnes ont répondu à l’invitation mais Michelle est partagée : « C’est évidemment beaucoup de plaisir, de bonheur, de voir tous ces gens qui se déplacent pour découvrir l’Association mais j’espérai encore plus de monde ». Michelle, éternelle insatisfaite, est une perfectionniste qui place toujours très haut la barre de ses exigences.
Elle vient d’écouter avec beaucoup d’attention Jean-Pierre Cellard, apiculteur depuis quarante ans, qui vient de dresser un terrible bilan concernant les dégâts causés par les néonicotinoïdes sur les abeilles : « Je tenais absolument à ce qu’il y ait une intervention d’un apiculteur au cours de cette soirée. Il y a de gros problèmes au niveau des abeilles et à entendre Jean-Pierre Cellard, c’est encore pire que ce que j’imaginais. J’ai eu du mal à trouver un apiculteur qui veuille bien témoigner mais là, c’était un témoignage très fort d’un professionnel passionné et passionnant qui habite à dix kilomètres d’ici ».
« Je me disais qu’il était encore temps »
Michelle Briallon se sent chargée d’une mission depuis qu’avec son mari, Robert, arboriculteur à Orlienas, elle a découvert les technologies Marcel Mézy au travers des témoignages publiés dans le journal de l’entreprise. Robert Briallon l’avoue sans difficulté, sa femme l’a beaucoup aidé à franchir le pas. Michelle sourit en évoquant ce temps à la fois si proche et si éloigné aujourd’hui de leurs préoccupations : « C’est vrai que j’insistais pour qu’il change ses méthodes de travail. J’avais entendu parler de procédés qui permettaient de remplacer la chimie et je me disais qu’il était encore temps qu’on le fasse. Ce sont tous ces témoignages qui ont accéléré notre prise de conscience. J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à observer nos vergers le matin, au lever du jour, avec Robert mais aujourd’hui le bonheur est beaucoup plus grand. Nous avons d’abord réappris à observer, et cela, c’est précieux. Et puis, dans nos têtes tout a changé. Nous n’envisageons plus aujourd’hui la fin de carrière de Robert. On est reparti pour un tour. Sans ce changement radical, je ne sais pas où nous serions aujourd’hui. Ça nous a redonné un élan incroyable ».
Avec 4 hectares de cerisiers, 2 ha de pommiers, des poiriers et des framboisiers, Robert Briallon a développé la vente directe. L’occasion pour Michelle d’aller à la rencontre des clients et de leur parler de leur aventure : « Pendant trois mois dans l’année nous sommes en contact direct avec les consommateurs et il y a une demande grandissante de leur part sur la façon dont nous travaillons. Les gens cherchent de plus en plus à avoir des certitudes sur ce qu’ils mangent. C’est une fierté aujourd’hui d’aborder avec eux la façon dont nous travaillons, la qualité gustative de nos fruits, de leur teneur en sucres, en vitamines ».
Michelle a aussi subi l’influence positive de sa famille, notamment de sa belle-fille qui posait beaucoup de questions sur leurs pratiques culturales : « Dans nos réponses, je sentais que nous avions tout faux, que nous n’étions pas dans le bon chemin. Elle s’inquiétait pour sa santé, pour celle des siens. Maintenant nous sommes totalement en phase. Elle nous a mené vers ce que nous sommes aujourd’hui ».
« Nous avons retrouvé une motivation incroyable »
Michelle aimerait bien voir son mari Robert aller encore plus loin dans sa démarche mais l’importance des investissements les freine un peu, surtout qu’aucun de leurs enfants envisage de reprendre derrière eux : « Avec la découverte des technologies Marcel Mézy, nous avons retrouvé une motivation incroyable mais on ne fera pas d’énormes investissements. Faisons déjà bien ce que nous avons entrepris voici quatre ans. Le chemin parcouru est déjà énorme. A l’époque, Robert était en train de s’éteindre petit à petit, comme ses sols. Le matin, il traînait les pieds, il partait dans les vergers sans envie. Il fallait juste qu’il gagne sa vie alors qu’aujourd’hui il est redevenu un paysan. Il nourrit le sol et son sol le nourrit. C’est du donnant-donnant ».
Depuis la naissance de l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant, Michelle est de toutes les réunions, de toutes les conférences. Un investissement personnel qui s’est imposé à elle comme une évidence : « Je devais avoir ça enfoui au plus profond de moi-même. C’est incroyable comme je suis passionnée aujourd’hui. Je ne voulais pas travailler sur la ferme mais je suis enthousiaste aujourd’hui d’échanger avec les clients. Nous nous enrichissons mutuellement. Avec Robert nous ne voyons plus notre environnement immédiat de la même façon. Je vivais avec un homme qui était en train de ne plus aimer ce qu’il faisait. Il est redevenu passionné et la ferme est redevenue passionnante. Nos enfants ont senti le changement s’opérer en nous. Ils étaient si heureux de nous voir à nouveau avec des projets alors qu’il y a quelques années on se demandait ce qu’on allait faire de cette ferme ».
La rencontre avec Marcel Mézy a aussi été un grand moment pour Robert et Michelle : « J’apprécie l’homme et aujourd’hui c’est un ami. Il est simple, abordable. J’ai de toutes façons beaucoup de mal à être en phase avec quelqu’un qui se « la pète ». Il nous a transmis la passion qui l’anime. C’est notre modèle en quelque sorte mais on ne fera jamais autant que lui…Il n’y a pas de hasard dans le vie. Il a provoqué la chance, il a surtout énormément travaillé. On le cherchait en fait sans le savoir. C’était écrit qu’on se rencontrerait un jour ».
« J’ai amené discrètement ma sensibilité environnementale »
Michelle en est persuadée, les mois qui viennent vont être décisifs pour l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant : « Nous sommes maintenant des milliers à avoir redonné vie à la terre, à s’être engagés dans cette démarche. Maintenant, nous pouvons démontrer que nos fruits, nos légumes, nos céréales, nos animaux sont redevenus ce qu’ils auraient toujours dû être. L’obtention d’un label serait le couronnement de tout cela. Aujourd’hui nous sommes soutenus par des sommités scientifiques comme le Professeur Mazoyer ou le nutritionniste de renom Laurent Chevallier et cette reconnaissance est encourageante et nous donne une grande force ».
Si Robert Briallon était fils d’une génération de paysans, Michelle était elle complètement extérieure à ce milieu : « J’ai amené discrètement ma sensibilité environnementale, c’est plus facile quand on arrive de l’extérieur. Je ne suis pas issue du monde paysan mais je suis femme de paysan et j’ai tout de suite eu envie de faire partie de l’Association. Ce n’est pas facile de convaincre les gens d’y adhérer mais j’ai confiance en l’avenir.
Il y a vingt ans, il n’y avait aucune question sur la façon dont nous cultivions nos fruits et aujourd’hui c’est au minimum un client sur deux. Il y a des gens constructifs et d’autres plus agressifs. Je leur dis que nous avons enfin trouvé la bonne méthode pour redonner vie à la terre. Ils savent que nous ne sommes pas bio, mais notre démarche raisonnable les interpelle. Ils sont prêts à faire confiance. Ils ont besoin de sentir que le respect que nous avons pour le consommateur n’est pas une simple posture ».
Preuve qu’elle a l’Association pour la Santé de la Terre et du Vivant dans les gênes, Michelle, accompagnée de son mari, a regardé en février dernier, la conférence de Magnac-Laval, dans la Haute-Vienne, sur internet depuis le Sénégal où ils étaient en vacances…
Depuis quatre ans, elle a participé avec Robert à six réunions ponctuées de profils de sols si instructifs quant au retour de la vie dans le sol : « A chaque fois, je me dis que je n’ai pas assez parlé de l’Association. J’ai tellement envie que la toile continue à se tisser un peu partout en France…Ces réunions sont une vraie richesse. Je découvre plein de métiers, du céréalier à l’éleveur d’escargots en passant par le producteur de noix. Humainement, ce sont à chaque fois des rencontres importantes, des moments qui développent ce sentiment d’appartenance à une même famille ».